Quel est le véritable rôle de vos émotions ?
Les émotions nous permettent de vivre en société, de nous adapter et de communiquer avec les autres.
Elles sont les indicateurs de nos valeurs et de ce que l’on ressent.
Il peut arriver parfois que l’on soit traversé par différentes émotions et qu’elles soient difficiles à interpréter.
Tristesse, joie, colère, peur, dégoût…
Est-ce qu’il vous arrive parfois de vous sentir submergé(e) voire dépassé(e) par vos émotions ?
Cet article va intéresser en particulier :
Les internautes qui veulent comprendre les subtiles nuances entre les émotions et savoir comment bien les différencier.
Les thérapeutes qui veulent rafraîchir certaines notions sur la régulation émotionnelle
Les élèves de notre école qui veulent approfondir leurs connaissances sur le sujet
Comment la Gestalt nous aide à mieux comprendre les 10 émotions du genre humain ?
Le pouvoir des émotions en Gestalt
La question des émotions dans la vie est une question fascinante et complexe en particulier dans l’accompagnement Gestalt.
On peut se demander ce que regarde le Gestalt thérapeute quand il accompagne une personne qu’il reçoit pour la première fois ou qui est déjà engagée dans un travail sur le long terme.
Le thérapeute ne fait pas qu’écouter. Il observe comment la personne fonctionne. Il va mettre son focus sur différentes choses.
Dans la thérapie Gestalt, on a des outils à la fois théoriques et pratiques pour analyser et mieux comprendre ses émotions.
Il y a par exemple la théorie révolutionnaire du self de Perls avec lequel on travaille à l’école qui voit l’être humain non pas comme une structure mais, pour la première fois, comme un processus dynamique, en perpétuel mouvement.
Perls rejoint Freud et parle aussi du “Ça” qui est plus structurel et relève du pôle pulsionnel de notre personnalité.
En Gestalt, on va faire une transformation de ce modèle, et on va parler du “Corps-Ça”.
Qu’est-ce qu’on entend par le “Corps-Ça” et quel est le rapport avec vos émotions ?
L’univers du « Corps-ça », centre des émotions ?
En fait, c’est dans tout cet univers du « Corps-Ça » où nous avons des sensations, des émotions.
Le thérapeute Gestalt va regarder comment fonctionne le Self de la personne qu’il accompagne et en particulier le « Corps-Ça ».
Qu’est-ce qui se passe au niveau de ses émotions?
Comment est la personne avec ses émotions?
Quelles émotions ressent-elle pendant une séance et à quelle fréquence?
(En a elle beaucoup en séance ou très peu? )
Je connais par exemple des clients qui arrivent et qui vont, dès la première séance, être très touchés.
Puis, il y en a d’autres qui au bout de plusieurs mois sont encore très fermés. Ils n’auront pas beaucoup d’émotions.
Le thérapeute va donc vraiment mettre un focus sur la vie émotionnelle du client.
Quelle présence a-t-il face à ses émotions? Est-il coupé ou non de celles-ci?
C’est vraiment crucial de mettre un focus là-dessus pour faire des ajustements, des transformations.
Je vous propose maintenant de revisiter une à une les émotions qui nous traversent.
Certaines sont ressenties parfois de façon plus vive, mais je vous rassure, le cerveau humain est tout à fait équipé pour vivre toutes les émotions.
L’avènement des neurosciences
Aujourd’hui, grâce aux neurosciences, on arrive à mieux comprendre les émotions et surtout, on arrive à définir des émotions communes à tous genre humain.
On retrouve les émotions de base dans toutes les cultures et dans toutes les époques.
Je vous laisse les découvrir et apprendre leurs nuances, comprendre leurs subtilités.
Voici donc les 10 émotions que chaque être humain est capable d’exprimer dans son “Corps-Ça”.
La joie, la reine des émotions ?
Dès la plus jeune enfance, on commence à sentir des émotions archaïques comme la joie, la satisfaction, la sensation qu’on est bien.
L’enfant va sourire, ressentir de la joie parce qu’il va voir sa mère ou son père ou parce qu’on va lui donner à manger.
Très vite, l’enfant va avoir accès à la joie et c’est naturel.
La joie est quelque chose de tellement naturel et cela est vraiment important de s’autoriser à la vivre chaque jour.
Souvent en tant qu’adultes on vit beaucoup moins de joie que les enfants.
Est-ce normal ? non je ne crois pas.
Si c’est votre cas, c’est intéressant de voir ce qui se passe en vous et dans votre vie.
En fait, c’est vraiment questionnant si on a moins de joie dans sa vie !
La tristesse, l’émotion troublante qui se cache derrière nos relations
Quand on est triste, on voit en Gestalt que plusieurs émotions peuvent cohabiter comme la colère et la peur.
La tristesse est liée aux émotions que l’on vit dans nos relations.
Elle va s’activer dans le manque de l’autre, lorsque l’autre n’a pas répondu à nos attentes ou est absent.
Contrairement à ce que l’on peut penser, la tristesse est une émotion utile qui nous permet de prendre conscience que nous avons subi une perte, que ce soit un être cher, une situation qui ne nous est pas accessible.
Notre corps mobilise alors son énergie pour se détacher d’une personne ou d’une situation à laquelle nous étions attachés et pour chercher du réconfort.
La peur, l’émotion complexe aux vives couleurs
La peur est une émotion très complexe.
Il y a deux sortes de peur, la peur “feu rouge” et la peur “feu vert”.
La peur feu rouge est là pour nous indiquer qu’il y a quelque chose qui ne va pas, qu’il y a potentiellement un danger imminent.
La peur feu vert se matérialise lorsque l’on a peur mais qu’on peut quand même y aller.
C’est relativement rare de ressentir une peur. Si on vit beaucoup de peurs, il y a un dysfonctionnement. Ce n’est pas normal, par exemple, d’avoir beaucoup de peurs dans une journée.
Elle est liée à notre imaginaire, à notre projection. Elle nous communique plein de choses sur l’attachement, sur notre sécurité de base.
La colère, l’émotion tempétueuse pas si inutile que ça
C’est bien connu : l’enfant quand il n’a pas ce qu’il veut, va se mettre en colère, et vous ? 🙂
La colère va nous montrer que l’on a une certaine frustration ou que l’on est en désaccord, ou que quelqu’un empiète sur notre territoire.
Malheureusement, on peut entrer en mode colère chronique, ou tout nous met en colère…
Je vous parlerai de comment réguler votre colère dans la deuxième partie de cette série d’articles .
Le dégoût, l’émotion baromètre de vos valeurs
C’est une émotion que l’on aime en général pas trop ressentir, mais qui est là pour nous avertir par exemple qu’on ne doit pas manger un aliment.
Ainsi pour Darwin : « le mot dégoût, dans son acception la plus simple, s’applique à toute sensation qui offense le sens du goût. Il est curieux de voir combien ce sentiment est provoqué avec facilité par tout ce qui sort de nos habitudes, dans l’aspect, l’odeur, la nature de notre nourriture ».
Le dégoût nous montre également que quelque chose n’est pas dans nos valeurs. C’est un signal important. Il nous permet de nous connecter à nos valeurs.
N’avez vous pas déjà ressenti un haut le coeur lorsque quelqu’un vous soutient un propos complètement à l’encontre de vos valeurs ?
L’amour, l’émotion qui va prendre soin de vous et des autres
Le caring c’est quoi? C’est l’envie de prendre soin, de faire quelque chose pour l’autre.
L’amour c’est tellement important.
Une maman va aimer naturellement ses enfants et ne pas avoir à faire d’efforts, sauf si bien évidemment il y a un problème qui se pose.
Rappelez-vous : on a été accueilli sur cette terre avec amour.
Quand on ressent de l’amour, on a envie de faire quelque chose pour l’autre.
La curiosité, l’émotion éternelle du thérapeute
La curiosité est une émotion de base dans notre cerveau. C’est le centre de découverte.
D’ailleurs, aller à la découverte, ce qui nous a permis de survivre.
On va vers l’autre, on va explorer notre environnement.
Le seeking, c’est l’envie d’apprendre.
C’est une émotion qui est très intéressante dans le métier de thérapeute.
Après plus de 25 ans, j’ai encore cette curiosité intacte. J’adore écouter les gens, écouter les autres, leurs histoires, leur fonctionnement.
C’est vraiment une saine curiosité vers l’autre.
On ne peut pas être thérapeute sans cette curiosité de l’autre et l’envie d’en savoir plus.
La surprise, l’émotion du mouvement qui n’est pas comme les autres
La surprise est bien souvent très intense parce qu’on va être étonné de quelque chose.
On a besoin de vie, d’avoir de la nouveauté, d’avoir de l’étonnement.
Vous pouvez par exemple aimer être surpris en cuisine par le goût, la saveur, la texture et la température.
La surprise demande du lâcher prise, il y a un mouvement et un changement dans la vie.
Certaines personnes n’aiment pas la surprise car ils aiment garder le contrôle.
Le désir, l’émotion tabou qui cache bien son jeu
Le désir est avant tout une émotion liée au désir sexuel.
Il y a un moment où on va ressentir un désir pour l’autre. Et le désir n’est pas quelque chose qui est mauvais. Ce qui compte, c’est ce que l’on fait avec, évidemment.
C’est très important de réhabiliter le droit d’avoir du désir parce que dans notre société, on cherche beaucoup à aseptiser.
On est bien évidemment d’accord qu’il y a des abus, mais on peut éprouver à des moments un désir pour l’autre, que ça soit dans notre vie personnelle, dans notre vie professionnelle, dans la rue.
On est pas maître de notre désir.
L’important est d’être un être civilisé, humain, relationnel, avec des limites et de ne va pas faire n’importe quoi avec ce désir.
C’est vraiment une chance quand on est en couple, de pouvoir désirer sa partenaire ou son partenaire.
Ça fait partie de l’histoire et le désir est quelque chose qui est bien.
Il ne faut pas confondre, ressentir et ce qu’on va faire avec le désir et comment on va agir.
L’évolution nous a laissé ce désir pour se reproduire, mais c’est aussi une façon d’entrer en communion avec l’autre et d’avoir un autre niveau de relation.
La honte, l’émotion complexe qui déstabilise l’estime de soi
La honte est une émotion que l’on va ressentir quand on a mal fait, quand on s’est senti maladroit.
Il y a également des personnes qui vont nous faire honte.
Quand on a une mauvaise estime de soi, on va sentir beaucoup plus de honte que ce qu’on devrait.
C’est aussi une émotion adaptative, parce qu’elle nous montre que, peut être, on a fait ou vécu quelque chose qui n’était pas approprié.
C’est une émotion qui est très vive chez les enfants.
Quand on se moque d’eux, les enfants ne savent pas en rire et ils vont ressentir assez vite de la honte.
La culpabilité, amie indésirable ou amie morale ?
Nous voyons en profondeur dans notre école la culpabilité et celle liée à nos actes.
Il y a deux formes de culpabilité :
Celle qui ne sert à rien. Beaucoup de gens qui se sentent coupables de tout ou presque coupables d’exister.
Et il y a celle qui permet de toucher notre sens moral parce qu’on va se sentir coupable, parce qu’on fait quelque chose qui n’est pas bien.
Elle est importante dans l’espace social.
Par exemple, les personnes qui ont un rapport à la loi très compliquée, les délinquants, n’ont pas de culpabilité.
La culpabilité est là pour nous dire que l’on fait une chose qui n’est pas aligné avec notre éthique, notre morale et nos valeurs.
Il peut arriver que l’on soit fâché, en colère. Puis on va dire un mot qu’on va regretter.
La culpabilité est un excellent baromètre : elle va nous indiquer quand on est allé un peu trop loin.
La culpabilité va nous donner l’envie d’aller vers l’autre pour réparer une relation.
Que se passe-t-il si vous n’arrivez pas à vivre vos émotions ?
Les 10 émotions que nous avons vu ensemble restent en général ponctuelles, équilibrées et s’estompent avec le temps.
Mais, il arrive parfois que ces émotions perdurent, s’installent et s’ancrent en nous plus durablement.
Nous avons du mal à les gérer, elles arrivent parfois même à nous submerger.
On parle alors de dysfonctionnement émotionnel.
J’ai toutefois une bonne nouvelle : savez-vous que quelque soit votre situation, il existe des outils puissants pour vous permettre de les réguler efficacement ?
J’ai très hâte de vous les dévoiler, je vous en parlerai dans mon prochain article sur la régulation émotionnelle.
Avant de vous laisser, si vous avez envie d’aller plus loin dans votre compréhension des émotions grâce à nos stages, je vous invite à prendre rendez-vous avec un de nos conseillers pédagogiques. Ils sont à votre écoute et vous guideront dans vos objectifs de vie ou de formation pour devenir Gestalt Thérapeute.
11 Responses
merci beaucoup, vos explications m’aide beaucoup. j’ai lu en travers pour le moment mais j’ai saisi les émotions qui me perturbent et me perturbaient en générale.
Merci à vous Delphine pour vos mots chaleureux !
Très bel article, j’ai hâte de lire la suite !
Enfin une explication claire et précise sur ce que sont vraiment les émotions. Belle façon de les définir avec la Gestalt !
Bonjour Jean-Pierre, merci pour votre chaleureux message !
Merci Arnaud pour cette synthèse des principales émotions. J ai aimé la clarté de vos explications.
Cela va me permettre de mettre des mots sur les émotions que je ressens.
Bonne journée !
Laetitia
Avec plaisir Laetitia.
Très intéressant, ça me réconcilie avec mes émotions
Moi qui me pense toujours «trop» avec mes émotions, le fait de savoir que c’est un indicateur de mes valeurs … J’ai hâte de commencer mon année sur l’attachement
Merci à cette magnifique thérapie qu’est la Gestalt integrative que je découvre avec L’IFAS. Très émotive j’ai réussi à réguler mes émotions favorites comme la tristesse. Aujourd’hui j’accueille cette tristesse sans juger ni moi ni l’autre et ce nouveau regard m’apaise rapidement et me permet rapidement des prises de conscience qui renforce ma confiance en moi
Bravo Rose pour vos progrès et merci de votre partage.
Avec plaisir Sylviane, nous vous souhaitons une excellente deuxième année. Vous allez voir, c’est une année juste extraordinaire !