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La Gestalt-thérapie Intégrative est une thérapie relationnelle.
C’est beaucoup plus qu’un ensemble de techniques comme on présente parfois la Gestalt traditionnelle.
La posture du thérapeute est singulière, le fond irréductible en est la présence, la bienveillance et la conscience. Cette posture s’appuie sur des notions comme le respect, le non jugement, l’écoute. L’attention que l’on offre au patient, la chaleur dans la relation thérapeutique, créent un climat propice à la découverte de soi et à la transformation de soi.
Cette posture de base est tout à fait différente de la posture psychanalytique, car le thérapeute est centré sur le contact, le champ de cette rencontre, conscient du processus qui se joue entre le patient et lui dans l’ici et maintenant de la séance.
La thérapie se passe dans la relation, le dialogue, la base étant la mise en mots en amont de toute intervention.
Nous disons que la psychothérapie est une thérapie par l’esprit (en grec, psychè signifie « esprit », « âme »), c’est-à-dire par la conscience, par les mots – et que parler de thérapie de l’esprit est un contresens.
C’est une thérapie qui unifie l’âme et le corps, elle a une action sur le corps, l’émotionnel, le mental et la dimension spirituelle.
Le protocole thérapeutique est celui-ci : se voir régulièrement une fois par semaine (ou tous les 15 jours) dans le même lieu, avec un cadre spécifique, pour un temps donné.
Quel est le travail accompli ?
• Le thérapeute va détecter quels sont les schémas que la personne met en scène dans sa vie ; par exemple : comment on fonctionne dans la relation à l’autre, ce que l’on crée comme processus, comment on se coupe de l’autre parfois, quel genre de partenaire on choisit, ce que l’on recrée de son histoire dans sa vie personnelle et professionnelle, dans ses rapports avec la nourriture, avec l’argent, …
Au début du travail, le client n’est pas toujours conscient de ses processus, qui sont parfois répétitifs.
• Nous allons travailler les croyances limitatives, qui créent des résultats dans la vie du client à son insu.
Une personne dont la croyance est, par exemple : « Lorsque je rencontre des gens on me rejette » va, de manière inconsciente, se mettre en situation d’être effectivement rejetée (c’est son processus répétitif). Il faut expliquer ce que c’est que les systèmes de croyances, aider la personne à les comprendre et à mettre en place des attitudes nouvelles en lien avec de nouvelles croyances.
C’est un travail très important, dans lequel il faut aider la personne à changer de vision par rapport à son problème, tout en étant attentif à la prendre au niveau de conscience où elle se trouve.
• Il est important aussi que le client puisse mettre du sens sur son histoire, comprendre pourquoi il en est là aujourd’hui.
On regarde la relation aux parents, la place dans la famille, l’histoire et les problèmes de la famille (ceux qui se voient, et ceux qui ne se voient pas). Seule la thérapie permet de voir quels sont les vrais problèmes et le thérapeute, parce qu’il a développé ses compétences et travaillé sur lui, saura voir au-delà de ce qui lui est raconté.
• On traite les problèmes actuels, ceux de la vie courante (c’est ce pour quoi les personnes viennent en thérapie). Il faut toujours partir du présent, et parfois inviter les clients à voir que les problèmes du présent sont en lien avec leur histoire.
• Nous faisons un travail important sur l’identité, sur le « je ». Il faut développer l’identité de la personne : « Je suis cela », « J’aime cela », « Je sais faire cela »…. L’un des but de la thérapie est de renforcer le moi et d’aider la personne à développer son pouvoir : « Je peux agir ma vie ».
Tout ce travail est subtil et complexe, car le rôle du thérapeute est d’amorcer le changement en respectant les besoins et la singularité de son client.
Arnaud Sébal et Anne-Lise Cerutti
